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L’assomption est un dogme (càd vérité de foi) de l’Église Catholique promulgué par le pape Pie XII en 1950 dans une constitution apostolique « Munificentissimus Deus ». Il parle de la destinée finale de la Vierge Marie. D’après ce document, après les jours de vie de Marie sur terre, son âme a été unie au corps puis élevé auprès de Dieu dans la gloire céleste. Pourquoi autant de privilège et d’honneur à la vierge Marie ? Jésus ne nous suffit-il pas ? Quel est le rôle de Marie dans l’œuvre de rédemption ?

1. Pourquoi passer par Marie si l’on peut faire court ? Marie est incontournable et irremplaçable pour deux privilèges uniques en leur genre : sa conception immaculée (concevoir sans l’intervention d’un homme) et sa maternité divine (porter Dieu dans son ventre). Marie a été choisie entre toutes les femmes (Lc 1,42) pour donner au Fils de Dieu la chair et le sang qui devaient racheter du péché toute l’humanité ; et à cause de ce choix, elle a été préservée du péché originel et comblée de grâces (1, 28). Marie est la nouvelle Ève. Alors que l’ancienne Ève se caractérise par la désobéissance et la corruption (Gn 2,6), la nouvelle Ève se distingue par l’obéissance (Lc 1, 38) et la joie (1, 28). Cela fera dire à Épiphane que « le titre de mère des vivants (Gn 3, 20) convient plus à Marie qui a engendré la Vie plutôt qu’à Ève qui a provoqué la mort ». De ce fait, Marie n’est pas seulement Mère de Dieu(Jésus), elle est aussi Mère des vivants. Nous ses fils et ses filles nous devons nous confier à elle, passer par elle vers Jésus sans remplacer Jésus par elle.

2. Est-elle réellement montée au ciel ? Le livre d’apocalypse nous dit qu’une femme monte au ciel nimbée des astres. La Tradition de l’Eglise a retenu qu’il s’agit bien de Marie. Pourquoi la vierge Marie doit-elle être couronnée d’étoiles et élevée au-dessus des anges (Apocalypse 12, 1) ? Jésus lui-même en donne les raisons. Quand une femme lui dit : « Bienheureuse la femme qui t’a porté dans son sein » (Lc 11, 27), Jésus rétorque : « Bienheureux plutôt celui qui écoute la Parole de Dieu et la met en pratique » (11, 28). De ce fait, Marie n’est pas Reine du Ciel à cause de ses mérites ou de ses privilèges mais c’est parce qu’elle a écouté la parole de Dieu et l’a mise en pratique. Dans son enfance, dans sa jeunesse et dans toute sa vie, elle a lu, écouté et pratiqué l’enseignement de Dieu donné par des prophètes. Et quand l’ange lui annonce sa maternité miraculeuse, elle écoute, elle croit et elle accepte : « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 38). Élisabeth le dira clairement à Marie : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui ont été dites de la part du Seigneur » (1,45). Tous ces éléments réunis suffisent pour qu’elle soit montée au ciel.

3. L’humilité de Marie Marie a toujours pratiqué toutes les vertus, toutes les béatitudes. Il suffit le lire le cantique de Marie (Lc 1, 46-56) pour s’en convaincre. Dieu récompense l’humilité, « il abaisse les orgueilleux mais il élève les humbles ». Marie est humble, quand elle dit « je suis la servante du Seigneur, cela signifie je n’ai aucun mérite ». Elle continue, « c’est le Tout-Puissant qui a fait en moi de grandes choses ». Au lieu de chercher à se prévaloir de son divin Fils, elle reste dans l’ombre. Elle n’apparaît en publique que discrètement. On ne la voit pas lorsque son Fils est porté en triomphe par les foules (Jn 12,12-19) mais on la voit au pied de la croix (Jn19, 25-27), le cœur transpercé d’un glaive de douleur en voyant la souffrance et la mort cruelle de son Enfant. Elle accomplit la parole de Dieu qui dit : « heureux ceux qui souffrent à cause de moi » (Mt 5, 11).

4. Marie pratique les béatitudes (Mt 5, 1-11) « Heureux les cœurs purs », Marie décide de rester Vierge même dans le mariage : quelle bonne leçon pour nos mœurs dévergondées ! « Heureux les pauvres, les cœurs purs, les affligés, les miséricordieux, etc. » Épouse d’un simple charpentier de campagne, sans grandes ressources, Marie a connu la pauvreté sans se plaindre. Elle a connu aussi les ennuis et les chagrins : la maternité loin de chez elle, au pied du rocher, exil en Égypte, retour au foyer, ruiné et sans travail probablement, elle reste veuve, perd son Fils unique dans des circonstances atroces, etc. Mais pas une seule plainte. Elle dit plutôt « fiat voluntas tua, que la volonté de Dieu soit faite ». Marie est aussi miséricordieuse, elle pardonne aux bourreaux de son enfant. Marie a pratiqué toutes les béatitudes.

5. Doit-on prier Marie ? Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mette en pratique. La fête d’aujourd’hui nous enseigne que Marie a obtenu la gloire du ciel parce qu’elle a su écouter et mettre en pratique la parole de Dieu. À son exemple, faisons valoir les dons reçus et suivons l’enseignement du Seigneur. Demandons à la Vierge de nous aider : elle le peut. Rappelez-vous les miracles de Cana (Jn 2, 1-11). Un mot à son Fils a suffi pour égayer tous les fêtards qui s’attristaient du manque de vin. Du rien on a tout d’un coup, plus de cinq cents litres. Si Marie a su secourir avec un succès fulgurant pour un petit ennui matériel, que ne fera-t-elle pas pour nous sauver du désarroi quotidien ? Prions Marie et Imitons-la, écoutons la parole de Dieu et mettons-la en pratique pour espérer rejoindre notre bonne Mère du ciel dans la gloire éternelle.