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1. Introduction

La Parole de Dieu de ce dimanche nous présente un paradoxe autant dans la première lecture que dans l’évangile. Dans la première lecture (Isaïe 5, 1-7), Un viticulteur plante sa vigne, l’entoure de clôture, y met tous les soins nécessaires pour la protéger (la tour de garde), il s’attend à une grande récolte c’est pourquoi il y creuse  un pressoir pour produire du vin. Au lieu de récolter en proportion de l’effort fourni, c’est la déception totale. Il attendait de bons raisins et voici les mauvais raisins qui se présentent. Que faire de cette vigne qui déçoit ? De la même manière, l’Évangile d’aujourd’hui (Mt 21, 33-43) nous présente une parabole d’un viticulteur qui plante sa vigne et l’entoure des soins nécessaires, il le donne en fermage à des vignerons qui ne sont que des gérants. Au moment de rendre compte c'est-à-dire de remettre le produit de la vigne, le maître dépêche ses serviteurs à cet effet. Les gérants incapables rendre compte, briment, tuent et lapident les serviteurs ; Le maître envoie son fils se disant qu’il sera respecté. Les vignerons homicides, pensant s’accaparer la vigne de leur maître ou du moins l’hériter ; vont déchainer une violence inouïe sur son fils jusqu’à le tuer. Le maître, que doit-il faire de ces pourfendeurs de ses serviteurs et de son fils ?

2. Signification de la parabole

Le viticulteur (propriétaire de la vigne) c’est Dieu. La vigne qu’il a plantée, soignée et protégée et dont il attendait de bons raisins c’est la Maison d’Israël, tout le peuple choisi, entouré de lumière et chargé de transmettre la promesse de Dieu saveur. Les vignerons ce sont les chefs de peuples, les responsables du peuple élu à tous les niveaux. Les serviteurs envoyés qui furent tués de manière brutale, ce sont les prophètes, les annonciateurs de l’Évangile qui sont la plupart de fois maltraités et tués. Dans sa bonté, le maître envoie son Fils mais les vignerons le tuent hors de la vigne pour avoir l’héritage. Il s’agit du Fils de Dieu (Jésus Christ) que les dirigeants du peuple juif ont tué hors de la ville de Jérusalem pour hériter le privilège accordé au peuple choisi, c'est-à-dire pour empêcher que ce privilège ne s’étende sur les autres peuples. Le maître va donner sa vigne à un autre peuple qui lui fera porter des fruits. Ce nouveau peuple c’est l’Église regroupant toutes les nations et toutes les confessions. La pierre rejetée par les bâtisseurs mais qui deviendra la pierre d’angle de l’édifice, c’est Jésus-Christ rejeté par ses frères juifs mais qui deviendra la pierre d’angle de l’Église universelle nouveau peuple choisi.

3. Leçon morale pour nous aujourd’hui

Ces paroles de Dieu sont un avertissement pour l’Église entière et pour chacun de nous. Nous sommes une vigne, nous avons été plantés par Dieu, il nous a entourés de son amour, de sa bienveillance et de sa protection. Pour cela, nous avons l’obligation de porter de bons fruits, de bons raisins. Sinon, le Seigneur nous dira : « j’attendais de toi de bons raisins, pourquoi m’en as-tu donné de mauvais ». Nous sommes des nations dites « croyantes », nous avons des dirigeants « croyants », quels fruits donnons-nous à l’humanité ? N’est-ce pas de fruits pourris ? Beaucoup d’envoyés du maître de la vigne sont encore muselés, torturés et même tués dans des nations prétendument croyantes. Aucune nation ne s’est jamais réclamée non croyante ou athée. Beaucoup de sociétés aujourd’hui ne veulent pas que « le Seigneur règne sur elles », elles l’ont excentré de la vie quotidienne. Que devient une construction sans clé de voûte ? Un édifice sans pierre angulaire (la fondation) peut-il tenir pour deux jours ? Essayons d’imaginer l’avenir de notre humanité sans Dieu. Chers frères et sœurs, chacun de nous fait partie de cette nation qui refuse de mettre le Seigneur au centre de sa vie. Nous sommes aussi cette vigne restée stérile en dépit des dépenses énormes de son propriétaire pour le soigner. Qu’ai-je fait des grâces et des dons que j’ai reçus de la part du Seigneur ? Et pourtant je sais que « tout arbre qui ne porte pas de fruits sera coupé et jeté au feu ». Saint Paul nous disait : « tout ce qui est bien, vrai, noble, juste et pur, digne d’être aimé et honoré, tout ce qui s’appelle vertu », voilà ce que nous devons prendre à notre compte. Prions pour notre propre conversion, pour celle de nos dirigeants et celle de notre société. Amen. 

P. Barthélemy MINANI sx