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DONNER À DIEU CE QUI EST À DIEU ET A CÉSAR CE QUI EST À CÉSAR

Jaloux du succès de Jésus auprès du peuple, les pharisiens (c’était des résistants opposés au pouvoir romain en place) et les hérodiens (collaborateurs et partisans du pouvoir romain parce qu’ils y trouvaient leur compte) se mettent d’accord pour tendre un piège à Jésus. Leur intention est manifestement mauvaise, embarrasser Jésus et le pousser à offenser soit son peuple qui était sous la domination romaine, soit l’occupant romain. Des ennemis jurés (pharisiens et hérodiens) font front commun contre Jésus. Ils commencent par le flatter : « Nous savons que tu es toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de Dieu, tu ne te laisse influencer par personne (…) ».

Après ils lui tendent un piège : « Est-il permis, oui ou non de payer l’impôt à l’empereur ? ». Si Jésus répond « oui il est permis de payer l’impôt à l’empereur », il sera considéré comme quelqu’un qui pactise avec le pouvoir agresseur romain et veut maintenir le peuple juif soumis. En revanche, s’il répond « non, il n’est pas permis de payer l’impôt à l’empereur », il se sera opposé au pouvoir des occupants, on l’accusera comme perturbateur et il sera condamné. Jésus est devant une impasse, un cul de sac. Jésus se tire habilement du piège. Il n’a même pas de monnaie dans sa poche mais ses accusateurs en ont, cela veut dire qu’ils trafiquaient avec l’occupant. Sans répondre par « oui ou non », Jésus dit : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ». Par cette phrase, Jésus marque la distinction entre le pouvoir civil et le pouvoir religieux. Il ne sépare pas les deux, il ne dresse pas l’un contre l’autre mais il les distingue. Il dira encore : « mon royaume n’est pas de ce monde » (Jn 18,36). L’évangile nous apprend aussi qu’on ne peut aimer Dieu si l’on se désintéresse de ses frères. C’est pour nous dire que le chrétien doit travailler pour rendre le monde plus habitable, plus juste, plus fraternel, plus chrétien, plus heureux.

Pour cela, il ne doit donc pas craindre de dénoncer et de combattre les injustices, les manquements à la charité, et à la paix. Pour y arriver, le chrétien ne doit pas refuser de prendre des charges dans le domaine social, syndical, culturel, politique, religieux, etc. Tous ne peuvent pas prendre des charges politiques mais nous pouvons tous parler, écrire et agir selon notre conscience. Garder le silence, c’est apporter notre soutien au mal ; laisser faire des lois mauvaises, laisser grandir l’oppression et l’injustice sans réagir, c’est favoriser le mal et nous rendre complices. Sachons dire Non aux lois immorales et non conformes à notre foi, sachons dire oui aux bonnes choses et aux lois justes, sachons nous opposer aux autorités illégitimes en leur disant « il vaut mieux obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ». Ne soyons pas esclaves d’un parti.

Parlons et agissons en hommes libres selon notre conscience chrétienne, en accomplissant toujours nos devoirs envers Dieu et le prochain. Sachons enfin que Dieu n’est pas égal à César. Dieu est le père de César, César est son fils et pour cela, César ne peut pas prétendre au même droit que son père.