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Fête de la dédicace de la Basilique du Latran

Nous célébrons aujourd’hui la fête de la dédicace de la Basilique Saint-Jean-du-Latran qui est la Cathédrale du Pape. Car le Pape en tant qu’évêque de Rome possède une église-cathédrale, c’est-à-dire une église où se trouve son siège, sa cathèdre. L’évangile de saint Jean que la liturgie propose à notre méditation en ce jour nous parle du Temple de Jérusalem. Pour les juifs, le Temple était le lieu sur lequel reposaient la gloire de Dieu, le lieu de sa présence.

Les chrétiens, dans la ligne de cette signification, virent dans le Temple la figure de l’Église du Christ animée par l’Esprit de Dieu. L’Église du Christ vivante et vivifiante par l’action de l’Esprit Saint en chacun de ses membres, voilà bien ce dont nous faisons mémoire lors de la fête de la dédicace d’une église. Nous sommes chacun temple de l’Esprit Saint, pierre vivante de cette Église. Saint Paul nous dit : « N’oubliez pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un détruit le temple de Dieu, Dieu le détruira car le temple de Dieu est sacré, et ce temple, c’est vous » (1 Co 3, 16-17).

En célébrant la fête de la dédicace de la Basilique Saint-Jean-de-Latran, nous pouvons écouter d’une façon renouvelée ces paroles de l’Apôtre Paul et les laisser descendre profondément en nous pour en goûter toute la saveur et être revivifiés dans notre être de chrétien. Le Concile a valorisé l’image biblique de l’Église Peuple de Dieu, peuple pèlerin en marche vers la demeure du Père, sous la conduite du Christ Bon Berger, et cheminant sous la nuée de l’Esprit. Mais cette image, qui répond à la question « Qu’est-ce que l’Église ? », risque d’évoquer unilatéralement la dimension institutionnelle, tant il est vrai qu’une foule ne devient un peuple que par sa structuration interne. Il faut donc la compléter par d’autres images, qui répondent à l’interrogation : « Qui est l’Église ? », afin de souligner le caractère personnel de « l’Épouse » du Christ (Ap 21,9 ; Ep 5,23).

St Paul nous a familiarisés avec l’image de l’Église « Corps du Christ » (1 Co 12, 27), qui se rattache à celle que Jésus lui-même suggère dans l’Évangile de ce jour : l’Église « Temple de Dieu ». Certes l’évangéliste précise que « le Temple dont parlait Notre Seigneur, c’était son corps » ; mais St Paul élargit l’interprétation en précisant que Christ constitue les fondations du Temple, sur lesquelles les apôtres construisent « la demeure de Dieu parmi les hommes » (Ap 21,3), dont les croyants sont les « pierres vivantes » (1 P 2,5).

La source de vie que le prophète Ézéchiel voit jaillir du Temple de Dieu (Ez 47, 1-12), et qui assainit les eaux de la Mer Morte, représente le cœur transpercé du Christ crucifié d’où jaillit l’Esprit Saint (Jn 19,34). Cette source est désormais confiée à l’Église, qui a reçu mission d’abreuver tous ceux qui ont soif de la vraie vie. Nous aussi, sachons entendre l’appel du Christ (Jn 7,37), et venons-nous abreuver aux sources vives du salut (Ap 7,17) qu’il nous offre dans son Cœur eucharistique.

Nous comprendrons alors que l’institution ecclésiale - tant décriée ! - n’a d’autre finalité que de transmettre, de génération en génération, l’institution eucharistique, afin de nous permettre de recevoir le Corps et le Sang du Fils de Dieu fait chair, en qui nous avons la vie (Jn 6,54). En bref, nous sommes des « pierres vivantes » et non des pierres mortes, notre corps est un temple du Seigneur nous ne devons pas le manipuler comme nous voulons, il nous faut le respecter. Le temple est la demeure de Dieu, il nous faut apprendre à fréquenter les églises avec respect et dans une attitude d’adoration pour communier avec le Seigneur qui y habite.

Barthélemy Minani.