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1. Introduction

Dans la première lecture comme dans l’Évangile, il est question de fête. Jésus donne une parabole des invités au festin de noce. Un roi organise sa fête de mariage, après s’être dépensé en organisant tout ce qu’il faut pour réjouir les convives, il appelle les invités mais ces derniers refusent de venir trouvant de prétextes(les uns s’en vont au champ, d’autre au marché) pour décliner son invitation. Pire encore, les serviteurs chargés de les convier furent maltraités et parfois tués. Comme les invités ne viennent pas, le roi envoie ses serviteurs aux croisées de chemins pour inviter tous ceux qui passeront par-là, les bons comme les mauvais. La salle fut pleine, au moment de saluer ses hôtes, il constate que dans la salle, il y a un intrus, quelqu’un sans habit des noces. Il sera jette dehors. Face au refus de son invitation, que peut faire Dieu encore, va-t-il prendre par force les invités au risque d’être traité de tyran ? Ou se tournera-t-il vers d’autres invités ?

2. Explication de la parabole

Dans cette parabole des noces royales, le fils du roi, roi lui-même c’est notre Seigneur. Les noces c’est l’union du fils de Dieu avec l’humanité par l’Incarnation. Le banquet représente l’entrée joyeuse dans le royaume du Messie. Le roi envoie prévenir ceux qui avaient déjà été invités au festin. C’est Dieu qui, après avoir invité les juifs au Royaume par l’entremise des prophètes, il envoie ensuite Jean-Baptiste leur dire que le moment est venu d’entrer dans le Royaume de son Fils. Malheureusement, ces derniers ne veulent pas venir. Le roi Dieu envoie d’autres serviteurs pour leur renouveler l’invitation. Il s’agit de Jésus et les Apôtres, mais les invités n’en tiennent pas compte ; ils s’en vont certains à leurs occupations, d’autres maltraitent et tuent les serviteurs. Le roi se fâche et envoie ses troupes pour faire périr les meurtriers et brûler leur ville. Il s’agit ici de l’annonce de la destruction de Jérusalem et de l’État juif, du massacre des habitants par les troupes romains, punition qui arrivera en l’an 70 pour avoir refusé de reconnaitre en Jésus le Messie attendu. Puisque les premiers invités (les juifs) ne sont pas dignes, le roi envoie ses serviteurs inviter tous ceux qu’ils rentrairont aux croisées de chemin (à la sortie de Jérusalem et hors de la Palestine) à savoir : les pauvres, les étrangers, les veuves, les orphelins, les bons et les mauvais. C’est l’image des païens appelés au salut. Tous sont appelés riches et pauvres, grands et petits, malades et bien-portants, etc. Répondre à l’invitation requiert le port des vêtements des noces sinon on se verra jeté dehors. La tenue de noce obligatoire c’est l’état de grâce, donc la foi et la charité. Être revêtu de bonnes œuvres, avoir de bonnes dispositions morales, se dépenser au service de Dieu et du prochain.

3. Essai de contextualisation

Cette invitation du Seigneur étendue à tout le monde nous est adressée aujourd’hui. Nous sommes invités gratuitement par Dieu, sans aucun mérite à entrer dans son Royaume. Le drame est que bien souvent, nous trouvons des échappatoires pour dire « non » à son appel. L’un s’en va au cinéma, l’autre au match, d’autres vont voir la télé, d’autres écoutent de la musique, et les autres encore vont se promener, etc. À son invitation nous répondons que nous n’avons pas de temps. On ne trouve pas trois minutes pour parler à Dieu, pour prier au matin ou le soir, on ne trouve pas une heure pour venir à la messe le dimanche et participer au festin eucharistique auquel Dieu nous invite. Mais nous trouvons des heures à passer au bar, au stade, devant l’ordinateur, à l’internet, dans des bibliothèques. Nous manquons quelques minutes pour le Seigneur mais nous trouvons des heures pour rendre visite aux amis, pour faire du sport ou pour voyager. Dieu est notre parent et notre ami, est-ce que quand un ami vous invite à son mariage, on lui répond « je n’ai pas le temps ». N’est-ce pas un manque d’adresse que de répondre de la sorte à celui qu’on aime et respecte. Dieu n’impose rien et ne s’impose pas, il propose et se propose quitte à chacun d’accepter ou de nier. Il ne nous traite pas comme des esclaves, il ne nous brutalise pas. Il veut que chacun soit libre. Celui qui ne veut pas venir à son festin de Royaume n’y sera pas forcé.

Par ailleurs, répondre favorablement à l’invitation ne suffit pas. Même si nous prenons le temps de prier chaque jour, d’assister à la messe chaque dimanche, d’accomplir nos devoirs envers les prochains, etc. nous ne pouvons pas prétendre avoir droit au Royaume de Dieu. C’est Dieu qui dans sa bonté nous y fait entrer. Le festin du Royaume commence aujourd’hui même ici-bas. Le Seigneur peut se présenter à tout moment pour nous y introduire, à condition que nous ayons les vêtements requis pour y entrer, c'est-à-dire, avoir pris au sérieux l’enseignement de Dieu et celui de son Fils. Avoir les vêtements requis c’est jouer franc-jeu avec le Seigneur. Il ne suffit pas d’être baptisé pour être sauvé. Il faut nécessairement s’engager sur le chemin qui mène au Royaume. Dieu nous prend au sérieux, il souhaite que nous soyons sérieux.

P. Barthélemy MINANI Sx