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L’autorité du prophète que Dieu donne à son peuple

Notre époque connaît une multitude de prophètes. Ils sont nombreux ceux-là qui prétendent parler et agir au nom de Dieu. Les lectures de ce quatrième dimanche Année B, nous aident à discerner les vrais et les faux prophètes. Mais aussi, elles indiquent aux chrétiens que nous sommes : tous prophètes par notre baptême, notre mission prophétique.

La première lecture (Dt 18, 15-20) dit qui est le prophète : un homme choisi par Dieu, du milieu de son peuple, pour parler en son nom. Etant choisi par Dieu lui-même, il mérite qu’il soit écouté : « Si quelqu’un n’écoute pas les paroles que ce prophète prononcera en mon nom, moi-même je lui demanderai compte », dit le texte de ce dimanche.

Mais ce même prophète est aussi tenu à la fidélité à la parole reçue de Dieu ; autrement, il encourt la mort : « Un prophète qui oserait dire en mon nom une parole que je ne lui aurais pas prescrite, ou qui parlerait au nom d’autres dieux, ce prophète-là mourra ». Quelle exigence ! Une écoute attentive de ces mots, pousserait beaucoup de prophètes autoproclamés d’aujourd’hui à renoncer à ce beau nom. Elle pousserait beaucoup de baptisés à se rendre compte des exigences de leur baptême !

Et comment distinguer les vrais de faux prophètes ? L’attitude de l’apôtre Paul,  2e lecture : 1 Co 7, 32-35, est éclairante : celui qui prétend parler véritablement au nom de Dieu, vise à ceux que ses auditeurs deviennent libres de tout souci. Il ne cherche pas à compliquer leur vie, d’ailleurs déjà alourdie par le quotidien. Il annonce la liberté, la joie et la sérénité que procure l’attachement sans partage au Seigneur.

L’évangile : Mc 1, 21-28, dévoile le prophète par excellence. C’est le Christ qui tient son autorité de Dieu lui-même. Il n’est pas un prophète bon parleur. Il est celui qui accomplit la parole annoncée. Il libère l’homme possédé de l’esprit mauvais. Sa parole est une parole qui guérit, qui donne vie. Voilà ce qui lui confère autorité et renommée.

Par le baptême, tout chrétien devient prophète. Ces lectures de ce dimanche, ne peuvent-elles pas être une invitation à chacun à redécouvrir sa mission prophétique et les exigences d’une telle mission ?  Une occasion est donnée à chacun aujourd’hui, d’apprendre à écouter la Parole de Dieu. S’initier à ne parler qu’au nom de Dieu. Mais à la manière du Christ, l’autorité prophétique du chrétien ne peut être reconnue que par la proclamation d’une parole qui guérit, une parole qui donne vie.

Quelle est cette parole, sinon celle de l’amour ? La table de l’eucharistie dominicale à laquelle le chrétien participe est un lieu par excellence pour redécouvrir la noblesse de la mission prophétique de chaque baptisé ainsi que ses exigences : aller, parler et agir comme le Christ.