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Le chemin de la rencontre avec le Prince de la vie

Les récits évangéliques des apparitions de Jésus sont une attestation du fait de sa Résurrection. Ayant vu et reconnu le Christ ressuscité, les apôtres sont amenés à dire, individuellement et communautairement : « Oui, il est vivant. Mais arriver à une cette certitude exige une disponibilité de leur part à se laisser guider par le Ressuscité Lui-même. L’ayant touché, ayant encore mangé avec lui, alors ils peuvent être témoins de sa Résurrection, en commençant par Jérusalem.

L’itinéraire des disciples  qui le conduit du doute à la foi, de la peur qui paralyse à l’enthousiasme de l’annonce est aussi le chemin de tout baptisé qui se refuse de concevoir sa foi  au Christ ressuscité comme un ensemble de doctrines reçues, soit à la catéchèse, soit grâce à une lecture personnelle, soit grâce au témoignage verbal d’un ami…Pour être témoin crédible, c’est-à-dire convaincu et convaincant, chaque chrétien est appelé à raconter sa propre histoire de sa rencontre avec Jésus, un peu comme les deux disciples d’Emmaüs que nous trouvons dans l’évangile de ce dimanche . C’est seulement ainsi qu’il peut dire : « Oui, il est ressuscité. Je l’ai vu. C’est vrai, il est vivant ». Une foi adulte exige cette connaissance de première main ou cette rencontre personnelle avec Jésus. Il est important que chacun sache trouve sa réponse à la question : « Qui est le Ressuscité pour moi ? »

Le Christ lui-même offre des moyens, pour le rencontrer, à ceux-là qui le cherchent avec humilité et confiance, comme le chante le psaume de ce dimanche (Ps 4). Ces moyens ne sont autres que ceux de l’Eglise : La Parole de Dieu (les Ecritures), les Sacrements, particulièrement l’Eucharistie, son corps et son sang. A travers ces moyens de grâce, le Christ ouvre l’intelligence de ses disciples, nous dit l’Evangile que nous écoutons aujourd’hui. La communauté rassemblée est aussi un moyen de grâce pour toucher et manger avec le Seigneur. Dans la communauté de l’Eglise, le chrétien apprend à découvrir le Christ annoncé par les apôtres depuis le commencement de l’Eglise. La communauté chrétienne devient ainsi le lieu d’une découverte du Christ, celui que confesse la foi de l’Eglise et non celui que chacun invente selon ses goûts et ses besoins.  Il est important d’apprendre à imaginer la communauté chrétienne comme lieu d’initiation à la foi au Christ ressuscité surtout en ces moments où le nom de Jésus est devenu comme un produit à vendre, selon les besoins du client. Je pense ici à la pratique des églises dites de « réveil spirituel » qui pullulent en Afrique et ailleurs.

Le frère ou la sœur, surtout le plus pauvre, est un moyen de grâce pour rencontrer Jésus. L’évangile de Matthieu atteste cette vérité de foi sans détour (Mt 25). Dans la figure du pauvre, de l’exclus, le Ressuscité se fait voir. En servant le démuni, on sert le Christ ressuscité. Il ne pouvait être autrement, car ceux qui ont suivi, mangé et bu avec le Christ, ils les envoient être ses témoins. Ils sont envoyés être les témoins du « Prince de la vie » (cf. 1ère lecture de ce dimanche).

Beaucoup de nos frères et sœurs attendent ardemment une parole qui les sortent de la peur des démons ; du désespoir face à l’avenir ; de la culpabilité, peut-être causée par une expérience malheureuse du péché, un échec…Il y a là un champ d’apostolat immense où ceux-là qui ont rencontré le Christ vivant sont conviés à témoigner que la Résurrection du Christ est vraiment la victoire de la vie sur la mort, du pardon sur le péché, de l’amitié sur l’exclusion, du partage sur l’égoïsme...Mais faut-il encore que les témoins eux-mêmes en soient convaincus à partir de leur propre expérience de la rencontre avec le Prince de la vie. Finalement, le chemin de pâques est un chemin qui va de la rencontre avec le Christ vivant, le Prince de la vie, au témoignage. Bon chemin missionnaire.