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Dimanche dernier, nous avons vu l’envoi des apôtres en mission. Aujourd’hui, c’est leur retour. Heureux de leur succès, « ils se réunissent auprès de Jésus et lui rapportent tout ce qu’ils ont fait et enseigné ». Dommage que les évangélistes ne nous disent pas grand-chose de ce compte rendu, ni des appréciations et remarques de Jésus.

La foule a suivi les apôtres. « Et les allées et venues sont si nombreuses que Jésus et ses disciples n’ont même pas le temps de manger », ni de parler ensemble. Jésus demande alors de se rendre en barque dans un endroit solitaire, aux environs de Bethsaide, afin de pouvoir prendre un peu de repos et de parler ensemble. Mais les gens qui sont là et les riverains devinent où se rend la barque : « Ils courent là-bas et arrivent avant elle ». Si bien que, lorsque jésus et ses apôtres débarquent, au lieu de trouver la solitude, « ils sont envahi par une grande foule ». Que faire encore, sinon renoncer au repos et au calme ? Il faut accueillir ces gens désemparés comme de brebis sans berger et à la recherche d’un guide sûr. Jésus a pitié de ces gens. Il les accueille, les écoute, leur parle longuement. Encore là les évangélistes ne nous donnent pas tous les détails. Comme dit Saint Jean, « Il y a encore bien de choses qui ne sont pas relatées dans ce livre ». Ne tombons pas dans l’erreur de ceux qui refusent la Tradition, c'est-à-dire ceux qui n’admettent pas comme révélé que ce qui est écrit. Jésus n’a rien écrit. Son enseignement est uniquement oral ; Et il n’a pas demandé à ses apôtres d’écrire, mais de prêcher. Les apôtres n’ont guère écrit non plus. Mais que de choses ils ont enseignées oralement, et que l’Église transmet de génération en génération. Ayons foi en la Tradition enseignée par l’Église guidée et éclairée par le Saint Esprit.

Nous vivons dans la crise d’identité, dans la confusion totale où on ne sait plus qui est berger, qui est mercenaire et qui est loup. De nos jours les foules se sentent plus désemparées que jamais. Comme des brebis sans berger, elles errent de tous côtés à la recherche d’un guide sûr. Aujourd’hui dans l’Église catholique, demain chez les protestants, le lendemain chez témoins de Jehovah, puis dans l’église de l’armée du Salut avant de finir chez les Nzambe malamu. Sinon le tour marathon à la recherche « du salut » doit continuer. Curieusement à la fin on ne trouve pas. Que d’idéologies, des théories, de systèmes, de partis de toutes sortes, de regroupements, tout est fait pour confondre même les plus avisés. Pourquoi tout ça ?

Le prophète Jérémie parle de la foule à la recherche d’un guide sûr parce qu’elle est abandonnée par ceux qui devaient la conduire. Jésus est bien le pasteur, « envoyé aux brebis perdus d’Israel, qui va agir avec intelligence », sauver son peuple et toute l’humanité. Les juifs avaient de mauvais pasteurs ; les païens n’en avaient même pas. Mais jésus par sa mort sur la croix est celui qui vient réconcilier ces deux peuples ennemis (juifs et païens) pour en faire un peuple unique autour de l’unique vrai Pasteur.

Si Dieu ne construit la maison, c’est en vain que travaille le maçon. Beaucoup veulent « se taper » de l’argent au dos de Dieu, d’autres encore veulent construire un monde meilleur, plus juste, plus humain, plus habitable mais en dehors de Dieu. Ce monde sans Dieu ne peut qu’être « immonde » et courir à la ruine car comme nous le dit le Christ : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire ». Si nous sommes tous de cette foule désemparée, nous sommes également « ces misérables bergers » qui perdent les brebis au lieu de bien les guider. Tous en effet, nous avons notre part de responsabilité dans la marche de ce monde. Car tous nous sommes pasteurs à différents degrés, puisque tous nous apportons notre part, bonne ou mauvaise, à la construction du monde. Attachons-nous donc à Jésus l’unique et vrai Pasteur, et suivons son enseignement. C’est en distillant l’évangile dans toute notre vie que nous parviendrons à renouveler la face de la terre et notre monde deviendra meilleur.