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Le mot « Vin » se trouve 173 fois dans l’AT et le mot « Vigne » ( «Gephen » en hébreux) et (« Ampelos » en grec) figure 114 fois dans l’AT ; le NT fait mention 41 fois du vin et 32 fois de la vigne. 

Quand on en parle, on voit :

  • La joie du vin
  • Le danger de l’ivresse

1. La vigne est liée au monde sédentaire. Il faut avoir une habitation fixe pour cultiver et planter la vigne. Le soin qu’on apporte à cette plante (tailler, rogner, couper, redresser, soigner, etc) pour qu’elle porte du fruit, demande une certaine stabilité. Les nomades s’en méfient beaucoup (Mahomet n’a jamais aimé la vigne)

2. Dès l’origine, le Vin est un don de Dieu ( Is 5, 1 ; Mt 20, 1-16 ; 21, 33-41). Les grecs ont Dionysos comme Dieu du vin, de la vigne et de l’ivresse. Les romains ont Bacchus dieu de vin, de l’ivresse et des débordements notamment sexuels. Cette boisson(le vin) était la plus consommée en Palestine pays de Jésus. Quand Jésus prend l’image du vin, il reprend toutes les attentes que les hommes ont mises depuis toujours dans la vigne. Du coup, il prend à son compte l’histoire de son peuple depuis des siècles, où à cause du Vin, judaïté (juifs), hellénisme (Grecs) et romanisme(Romains) pouvaient se rencontrer. Avec Jésus qui s’identifie à la Vigne, les trois pôles du monde (Jérusalem, Athènes et Rome) se rencontrent.

3. Le Christ est le Cep, il est la vraie vigne (Jn 15, 1). L’Église est aussi, pas la vraie vigne qu’est le Christ, non plus la mauvaise, elle la vigne tout court. Désormais l’Église sera composée du nouveau peuple de Dieu qui regroupe en son sein, Juifs, Grecs, et Romains ou encore, africains, européens, américains, asiatiques, etc. Cette Église universelle, crée l’homme nouveau, figure du Chrétien.

4. En s’appelant vigneron (Jn 15.1), Dieu a sanctifié le travail et nous rappelle que nous pouvons nous sanctifier par le travail car prière et travail ne sont pas opposés mais se complètent. Saint Benoît ne trouva mieux que de donner à son Ordre une formule qui met en lien la prière et le travail (Orare et laborare). 

Que nous faut-il faire ? 

Il nous faut « demeurer dans le Seigneur » (Jn 15, 4) car « sans le Seigneur, hors de lui nous ne pouvons rien faire » (Jn 15, 5) . La preuve que nous demeurions en lui c’est que nous devons porter des fruits visibles, c’est à dire la vie de foi et d’amour de ceux qui demeurent en Jésus (1 Jn 13, 18-24). Cela n’est possible que si l’on garde les commandements de Dieu. Le lien étroit entre le Cep et le Sarment symbolise la relation forte qu’entretient Jésus avec les siens. Le vin symbolise la vie, le nouveau goût. Le vin est le Sang de la terre. Jésus veut être le Vin qui nous enivre et nous remplit d’amour et de Joie.

Comme la vigne, il faut nous laisser tailler, rogner, couper, redresser. Il nous faut retrancher toutes les feuilles inutiles, tous les superflus dans notre vie, les mauvais penchants. Le travail de la taille n’est pas un travail d’une seule fois, c’est un travail perpétuel, sans arrêt. C’est en travaillant sur ta vie tous les jours, que tu trouveras toujours quelque chose à tailler.

Saint Bernard le moine cistercien écrit : « Pour nous frères, l’époque est toujours celle de la taille, celle-ci s’impose toujours. Nous sommes déjà sortis de l’hiver, de cette crainte sans amour qui nous introduit tous à la sagesse mais qui n’épanouit personne dans la perfection. Lorsque l’amour survient, il chasse cette crainte comme l’été chasse l’hiver … Que cessent donc les pluies de l’hiver, c'est-à-dire les larmes d’angoisse suscitées par le souvenir de vos péchés et la crainte du jugement. Si l’hiver est passé, si la pluie a cessé (Ct 2, 11) …la douceur printanière de la grâce spirituelle nous indique que le moment est venu de tailler notre vigne. Que nous reste-t-il à faire, sinon nous engager tout entier dans ce travail ? » Sermon 58 sur le cantique des cantiques.

Barthélemy Minani sx