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Nous vivons dans un monde de violence et de brutalité, où chacun pour se faire respecter, doit recourir à la force. Dans le foyer, l’homme menace son épouse par des paroles fortes, l’épouse intimide les enfants, et les enfants entre eux, les plus âgés s’en prennent au plus jeunes, …L’humilité et la demande de pardon sont vues dans certaines traditions, comme un signe de faiblesse. On nous fait croire que le grand ne peut pas demander pardon au petit, que le chef ne peut pas s’agenouiller devant ses sujets. Combien d’hommes demandent pardon à leurs épouses ? Combien de parents demandent pardon à leurs enfants ? Et pourtant c’est le pardon qui nous fait grandir. Le pardon c’est ce que nous pouvons demander.

Demander pardon c’est reconnaître que nous ne sommes pas parfaits ; puisque nous tous, offensons les autres. Demander pardon c’est rétablir les bonnes relations qui nous unissaient avant l’offense. Le pardon est aussi ce que nous pouvons donner aux autres. Pardonner aux autres, c’est répéter ce que Dieu fait toujours pour nous. « Il ne nous traite pas selon nous fautes, il ne nous rend pas selon nos offenses, il met loin de nous nos péchés » (Ps 102) L’homme qui m’a offensé n’est pas reduisible à son offense. Il a mal agi aujourd’hui mais je sais qu’il est aussi capable de faire le bien. Le pécheur actuel a la possibilité d’être le saint de demain.

Il convient de distinguer l’homme de ses actes. Dans le mot « pardonner », nous avons le verbe « donner » ou faire un don. Pardonner c’est offrir un cadeau à quelque, au-delà de toute mesure. C’est donner par-delà le don. Le don par définition c’est quelque chose que je reçois ou que j’offre gratuitement parce que c’est bien. Le pardon dont il est question, ne se marchande pas, son prix est d’être sans prix. Le pardon ne se calcule pas. Sa mesure est d’être sans mesure. Le pardon nous coûte notre orgueil et notre sentiment de supériorité. Le pardon demandé et donné nous rend heureux.

Nous ne pouvons recevoir le pardon que si nous savons le donner nous-mêmes et nous ne pouvons le demander que si nous sommes prêts à le donner à notre tour. C’est cela le sens de « pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé ». Bon dimanche à tous.