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Aujourd’hui l’Évangile nous invite à contempler le Seigneur Jésus à Capharnaüm. C’est sa toute première journée de ministère telle que Marc nous relate : il enseigne, il guérit les malades, il est proche et présent, il prie… En bref, Marc nous présente Jésus comme modèle parfait à imiter et à suivre. Il est tout d’abord question de l’attitude à avoir en face de la maladie. La première lecture (la souffrance de Job) nous en donne la mesure.

1. Comment se comporter en face de la souffrance ? À lire tout l’Évangile, il y a lieu d’être surpris de nombres des malades que Jésus guérit ou rencontre sur son chemin. Au temps de Jésus, il y avait une relation entre la maladie et la vie spirituelle d’une personne. La maladie avait une explication, voire une signification religieuse. Les malades sont soupçonnés d’avoir péché. C’est ce qu’on appelle la doctrine de la rétribution (Dieu donne à chacune ce qu’il mérite, la bonne santé étant la récompense des justes et la maladie étant le châtiment du pécheur). Pour le Christ, ce rapport n’existe pas, ce n’est pas parce qu’on est malade qu’on a péché ou parce qu’on est bien portant qu’on n’a pas de péchés. Job est la figure du juste souffrant. Job est le paradigme de l’homme touché dans sa chair qui refuse la culpabilité que ses amis voudraient lui faire endosser. Job ne perd pourtant pas l’espoir, il espère pouvoir se relever un jour « Quand pourrai-je me relever » ? Lorsque le désespoir envahit le cœur de l’homme, la foi s’effrite, on ne voit devant soi que l’abime. Job est pourtant pour nous le grand modèle, il est le grand vainqueur sur le désespoir de par l’espérance qui l’habite.

2. Dans l’Évangile Jésus relève la belle-mère de Simon-Pierre. Il la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. Le terme relèvement de la belle-mère de Simon Pierre utilisé par Marc est le même qu’on retrouve au moment de la résurrection de la fille de Jaïre (5, 41) ou au terme de l’Évangile pour manifester la Résurrection du Christ(Mc 16, 6). On peut comprendre que pour Luc, ce qui compte au-delà de la guérison de cette femme (aussi importante soit-elle), c’est le signe avant-coureur du relèvement du Christ pour la vie éternelle. Nous sommes invités à être gagnés par l’espérance, par l’amour qui préside aux gestes et aux paroles de Jésus, et par la foi. Il s’agit enfin pour les témoins de cet événement et pour les chrétiens de tous les temps de passer de la non-foi à la foi.

3. Cette guérison inattendue dont parle Marc est un geste prophétique que chacun de nous devrait pouvoir accepter. Il ne s’agit pas de se complaire dans la maladie ou la souffrance (Job n’accepte pas la souffrance quoiqu’il a enduré sans renier son Dieu), il est plutôt question pour nous d’accueillir la foi en Jésus Christ, un Maître et Seigneur qui se tourne vers les plus démunis (la belle-mère de Pierre). Saint Paul nous disait : « avec les faibles j’ai été faible pour gagner les faibles, je me suis fait tout en tous pour gagner à tout prix quelques-uns » (1Co 9, 22). Jésus n’a pas guéri tous les malades de son temps. Il n’a guéri que ceux qui accepter de se laisser guérir./p>

Jésus donne véritablement le modèle de l’amour pour les uns et les autres. Ses paroles comme ses gestes, manifestent que le Règne de Dieu est bel et bien là. L’accueil de cette conviction est le début de notre relèvement.

Barthélemy Minani sx