Skip to main content

En ce dimanche mondial des missions, en même temps que nous ressentons l’appel de Dieu en nous et renouvelons notre « me voici, Seigneur, envoie-moi », nous nous laissons interpeler par les paroles de l’Evangile en toute sincérité et vérité.

« Maître, nous savons que tu es sincère et que tu enseignes selon la vérité le chemin de Dieu… »

La sincérité et la vérité sont deux éléments essentiels pour pouvoir donne une opinion. En même temps que nous nous plaçons en face de la réalité, nous devons reconnaitre que cette même réalité agit sur nous et nous porte à prendre position. Ainsi, la sincérité d’un maître spirituel, l’objectivité de son esprit qui se laisse guider par ce qu’il croit vrai, et non par la condition sociale ou autre de ses interlocuteurs, sont des grandes qualités.

Nous comprenons qu’être sincère ne suffit pas pour pouvoir arriver à la grande liberté que Jésus expérimente, au point de contourner la question piège. Il faut aussi se laisser guider par la vérité. Si, d’un côté, être sincère nous porte à reconnaitre le sentiment qui nous habite et à lui donner un nom ; la vérité des chemins de Dieu, de l’autre, nous fait sortir de notre sensation et vision subjectives. Les personnes, les pharisiens, qui s’approchent de Jésus pour le prendre au piège font preuve d’être restés à un niveau subjectif et peut-être même moins, pour ne pas dire inconsciente : Pendant que les saducéens payaient volontiers l’impôt réclamé par César, eux s’y soumettaient en grinçant les dents. Voilà que Jésus dénonce leur hypocrisie qui leur avait d’abord inspiré un éloge flatteur.

Faisant le passage de la sincérité à la vérité, Jésus amène ses interlocuteurs à résoudre le problème soulevé : l’effigie est celle de César. Il n’y a aucun problème, les faits s’imposent d’eux-mêmes. Mais Jésus saisit de l’occasion pour ajouter un enseignement qu’on ne lui demandait pas : « Rendez à Dieu ce qui est à Dieu ». Il fait rebondir leur question à un niveau plus supérieur où il appelle chacun de nous, aujourd’hui et maintenant, à un examen de conscience.

C’est donc une opportunité pour évaluer ma relation avec Dieu, et par là aussi ma relation au monde. Suis-je de ceux qui se soumettent en grinçant les dents (les hypocrites) ? Suis-je de ceux qui vivent l’Evangile comme une restriction imposée ?

Je voudrais tout simplement faire allusion au passage que nous sommes souvent appelés à faire dans le quotidien : le passage d’une idée de Dieu totalement subjective et horizontale (un Dieu qui répond à mes besoins et qui ne m’exige rien) à l’idée d’un Dieu totalement Autre, le Transcendant, celui qui me parle à travers les réalités de la vie, surtout celles non programmées et inattendues. C’est comme si l’Evangile nous demandait de passer d’une logique mondaine, que j’appelle celle de l’homme qui fait expérience de Dieu, à la logique biblique ou celle de Dieu qui fait expérience de l’homme. Donner à Dieu ce qui est à Dieu est un passage essentiel qui change vraiment la vie de foi de tout croyant.

« Donner à Dieu ce qui est à Dieu » devra alors être notre prière au début de chaque journée : je ne sais pas ce qui arrivera aujourd’hui, mais je te dis oui Seigneur bien avant de commencer la journée. Je suis prêt à recevoir et à porter ce qui m’arrivera à travers les événements de la vie, même si ce n’est pas ce que je désire. Je suis confiant que tout me conduira, par ta grâce Seigneur, au plus grand bien pour moi et pour mes frères.