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L’égoïsme et l’exclusion trouvent remède en communauté

L’Évangile de Marc continue à nous accompagner de dimanche en dimanche pour nous faire participer à la vie même de Jésus et à son chemin sur les routes du monde. Nous entrons en contact avec le climat nouveau qui prend place au passage de Jésus. Il s’agit cette fois-ci de la guérison d’un lépreux. En cette guérison nous contemplons l’intégration en communauté et la vie même de la communauté comme remède à l’égoïsme et à l’exclusion qui sont présents sur les routes du monde. La lèpre était considérée comme une maladie scandaleuse, au point où il suffisait d’en souffrir pour être expulsé de la société et condamné à vivre isolé. Depuis que le monde est monde, personne n’a guérit une maladie du nom « rejet de la société ». Le salut et la solution à cette situation fait irruption dans le monde avec la figure de Jésus. Sur ces situations de rejet et d’isolement, les croyants continuent encore à réfléchir encore aujourd’hui et c’est dans cette perspective que s’inscrivent les interpellations du Papa François dans « Fratelli tutti ».

Dans le geste que Jésus pose, il est clair que l’élément constitutif et essentiel est l’amour. Cet amour donne une nouvelle configuration à la communauté chrétienne au sein de laquelle on apprend et on s’exerce à se servir et à se pardonner. Si la lèpre est symbole d’égoïsme qui isole, sépare et tue, la guérison consiste en l’amour qui unit, redonne vie, ressuscite. Nous n’avons pas de doute que la ruine d’une famille, d’une paroisse, d’un groupe, d’un diocèse, d’une société se trouve dans chaque acte, dans chaque geste d’égoïsme et/ou d’exclusion. Ceux-ci, d’ailleurs, sont à l’origine de tous les maux. L’amour par contre, est source et expression de tous les biens, affirme Saint Paul.

Combien de malades de « lèpre » y-t-il encore aujourd’hui, près ou loin de nous ! Et je ne parle pas autant des victimes de la lèpre proprement dite, par ailleurs facilement guérissable, que de ceux qui voient leur vie marquée irrémédiablement par la maladie de l’exclusion et de l’égoïsme sans même la certitude de pouvoir rêver d’une vie meilleure ! Nous sommes encore nombreux, trop nombreux, à nous cacher derrière des formes d’égoïsme et d’exclusion par peur d’être contaminés.

Pour combattre l’égoïsme et l’exclusion, et les guérir, il n’y a pas mieux que la communauté. Elle est le lieu privilégié et la recette indiquée. Le christianisme est né « communauté » : une communauté mystérieuse où le « moi » et le « mien » n’ont pas de place. Au vu du geste de Jésus dans l’évangile de ce dimanche, nous pouvons affirmer que « Là où se trouve un chrétien « seul », là il n’y a aucun chrétien. Ici nous sommes faisant référence aux paroles du maître et chercheur de Dieu, A. Dagnino, qui parle du « dogme de la communauté, où l’on s’aime comme – et – au nom du Père Fils et du Saint Esprit, où l’on s’aime comme – et – parce que le Christ nous a aimés, nonobstant nos différences de couleur de peau, de nation, d’ethnie. En communauté on aime tout simplement pour le même motif pour lequel le Christ a aimé les lépreux, les publicains et les prostituées. Soulignons cependant que cette manière d’aimer qui est « proprement divin », est une grâce à toujours demander, c’est un miracle que seul Dieu réalise en nous car rien n’est impossible pour lui.

Logiquement, après cette affirmation de la communauté chrétienne qui est remède de tout égoïsme et toute exclusion, on ne saurait pas concevoir un missionnaire, un prêtre, un ministre, un chrétien isolé et qui ne soit pas soucieux de marcher vers et avec sa communauté.

La compassion de Jésus n’est pas seulement un fait ponctuel. Jésus, par sa réponse, nous montre quelle est sa volonté sur la lèpre et sur le mal, quel qu’il soit : « Je le veux, guéris ». En communauté et avec la communauté luttons contre toute égoïsme et toute forme d’exclusion !