Nous célébrons aujourd’hui la solennité de l’Ascension du Seigneur. C’est le deuxième des mystères glorieux du Rosaire qui nous fait contempler la splendeur et la gloire du Christ. Etant donné qu’en ce dimanche de l’Ascension nous célébrons aussi la journée mondiale des communications sociales, il est bien de méditer sur les lectures de ce jour à travers quelques éléments de base d’une communication. Le message, le messager, le récepteur en nous focalisant sur les attitudes habilitantes du missionnaire comme un messager.
L’Evangile de ce jour (Mt 28, 16-20) est pour les ouvriers de l’Evangile un ordre de mission mis en exergue par l’exhortation du Seigneur : « Allez donc ! » Le fait d’avoir été témoin oculaire des évènements, le fait de savoir le contenu d’un message quelconque ne donne à personne la confiance en soi ou la crédibilité nécessaire pour transmettre un message avec efficacité. La confiance en soi du messager découle du fait qu’on se sent réellement envoyé. Il en est de même de sa crédibilité qui, en outre, dépend de la quintessence du message et surtout de l’autorité de la personne qui envoie, celui qui a le pouvoir de dire « Allez donc ! »
Evidemment c’est Jésus Christ qui nous envoie continuer l’œuvre qu’il a commencé. Par son ministère public, il a passé approximativement trois ans entrain d’annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres (Lc 4 :18) et à enseigner à ses disciples tout ce que le Père voulait qu’ils connaissent (Jn 17 :6) enfin qu’ils soient sauvés. Cette mission salvatrice culmine dans le sacrifice suprême offert sur la croix mais qui ne trouve sens qu’à la résurrection. La beauté de ce mystère pascal éblouie la nature humaine des disciples qu’il fallait encore quarante jours pour que Jésus se montre vivant, vainqueur et glorieux afin d’affermir leur foi et dissiper le doute et finalement leur dire « Allez donc ! »
Une âme saisie de l’Esprit Saint dirait qu’il est tellement beau de voir le Christ ressuscité pour ne pas l’adorer ! En fait, quel genou hésitera de fléchir devant son accablante présence ? Car il est dit que tout genou fléchira à son nom (Phil. 2 :10) et en sa présence. Mais avec un esprit simplement humain, on dirait qu’il est si beau de Le voir pour Le croire ! C’est pourquoi « Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. » Ceci signifie que « la foi naissante au Christ ressuscité, ne rencontre aucun appui dans l’homme naturel. Elle ne peut être qu’une victoire remportée sur l’incrédulité instinctive. » Notre expérience personnelle avec le Christ ressuscité peut par moments être mélangé d’adoration et de doute ; de détermination et d’hésitation qui peuvent durer jusqu’à la dernière minute quand, à la fin, on a la chance de le voir monter aux cieux. C’est seulement quand nous avons su adresser et élucider notre doute et notre hésitation que nous regagnons la confiance en soi et faisons nôtre le mandat du Christ qui nous dit « Allez donc ! »
La mission des apôtres ne consiste pas seulement à « annoncer ». Il s’agit aussi de « faire » d’autres disciples et cela de toutes les nations en les baptisant au nom du père et Fils et du Saint Esprit. Leur apprendre à garder tous les commandements que Jésus a donnés. Ceci nous rappelle la tâche du missionnaire et la distingue de celle d’un messager quelconque. Car la tâche du missionnaire ne s’arrête pas au simple fait d’annoncer mais s’étend aussi jusqu’à l’accompagnement du destinateur de l’Evangile dans son processus de l’acceptation et d’assimilation du message jusqu’à la maturation dans la foi.
Ainsi donc, chacun de nous doit joyeusement accueillir le mandat de Jésus qui nous dit aujourd’hui « Allez-donc ! » Ceci sans hésitation ni doute mais plutôt avec une assurance que le Christ est toujours présent avec nous dans l’accomplissement de cette mission. Ou bien comme le dit le Pape François, chacun de nous doit embrasser ce destin providentiel de proclamer joyeusement, patiemment et progressivement la mort salvifique et la résurrection de Jésus Christ comme l’unique priorité de sa vie (Cfr. Evangelii Gaudium n.110). Prions pour qu’en ce dimanche de l’Ascension le Seigneur qui a promis qu’Il restera avec nous tout au long de notre vie affermisse notre foi, qu’Il fortifie notre témoignage et le rende crédible.
