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« La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière ».

Ce dimanche de laetare revêt le caractère particulier d’une pause au milieu de notre marche vers Pâques. La liturgie nous offre un parfum de la joie pascale, une lumière au milieu de nos nuits. Arrêtons-nous sur la démarche de Nicodème et à son instar marchons courageusement vers la lumière.

Nicodème est, selon l’interprétation habituelle, le notable juif qui va chez Jésus la nuit. On pourrait tout de suite penser à la peur de se compromettre. Au temps de mon adolescence, certains prédicateurs parlaient simplement du « respect humain ». Cependant, j’aime penser que Nicodème est celui qui vient de la nuit vers la lumière. Celui qui, à tâtons, cherche à sortir des ténèbres ou, du moins, est décidé à avoir un supplément de lumière, parce que celle qu’il possède lui semble insuffisante.

Nicodème est vieux. Il le révèle lui-même. Et nous nous attendons à ce que Jésus le prépare à faire une bonne mort. Quelle chance de pouvoir trouver directement dans l’évangile une pastorale pour le troisième âge ! Au contraire, Jésus le fait comprendre qu’il doit encore naître. Et le pauvre (ou alors le chanceux) se rend compte, stupéfait, qu’on lui offre la possibilité sans précédent de recommencer à zéro. Les cheveux blancs ne constituent pas un obstacle. Il doit se préparer à renaître !

Même si l’on peut penser à un dialogue avec Nicodème, nous devons aussi reconnaître qu’il ne lui est pas donné de beaucoup parler. D’ailleurs, il disparait de la scène d’une certaine manière. Est-il perdu de nouveau dans la nuit de laquelle il cherchait à se tirer ? Non, il est plutôt enveloppé dans la lumière éblouissante de la révélation.

Au contact avec Jésus, Nicodème s’est rendu compte qu’il ne savait rien du tout, que son titre de « maître en Israël » n’avait plus aucune validité, il avait encore beaucoup à apprendre. C’est désormais le Maître qui parle, Nicodème n’a plus rien à dire. Il doit tout simplement écouter et s’ouvrir à la révélation.

Parfois nous nous montrons allergiques à la lumière, nous ne supportons pas la lumière. Celui qui, en effet, ne marche pas dans la droiture, dans la cohérence, celui qui commet le mal, ne supporte pas la lumière : il déteste la lumière et préfère les ténèbres. La Bonne Nouvelle pour nous aujourd’hui est que notre Dieu est miséricordieux et nous invite toujours à renaître. Le salut peut surgir même de là où nous ne l’attendons pas. Voilà pourquoi les lectures de ce dimanche nous invitent à accueillir la miséricorde du Seigneur qui nous rejoint et éclaire notre vie nonobstant nos nombreuses infidélités. Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique… pour que tout homme obtienne la vie éternelle. Nous pouvons nous réjouir car Dieu nous aime à la folie. Laissons Dieu nous aimer et aimons-le en retour. Il nous guérira de toute allergie à la lumière et notre joie sera toujours grande.