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Nous sommes un peuple de l’Alliance de Dieu

Pendant ce temps de carême, nous allons passer quarante jours et quarante nuits de prière, de jeûne et de partage. Il s’agit d’un véritable moment de Combat spirituel pour nous, combat commencé et vaincu par Jésus lui-même. Le mercredi passé (des cendres) la liturgie nous invitait à nous souvenir de nos fautes et dénote fragilité. Nous sommes poussière, c'est-à-dire que ce que nous réalisons est éphémère ; nous avons un cœur lourd d’égoïsmes et d’indélicatesses et même de trahisons.

Le hasard veut que le début du carême soit proche de la fête de Saint Valentin, fête des amoureux. Ce qui est paradoxal est que, plus l’amour est difficile à durer, plus nous nous accrochons à le fêter. Comment concilier l’incapacité de l’homme à être fidèle à son amour et la résolution de ce temps de carême de vivre intensément la prière, le partage et la pénitence par amour de Dieu et pour l’homme ? Le refrain du Psaume 25 nous dit : « Tes chemins, Seigneur, sont amour et vérité pour qui garde ton alliance ». Comme pour nous dire que l’amour doit toujours se vivre dans la vérité. Ce temps de carême pourrait être un temps de parler de l’amour. Rappelons le prophète Osée qui exprime bien l’amour de Dieu à son peuple : « Ah ! Je te conduirais au désert et je te séduirai …je parlerai à ton cœur »(2,18). La certitude de cet amour tient au fait que nous sommes un peuple de Dieu, de son alliance.

Le fondement d’un peuple, d’une nation c’est d’abord la conscience d’une unité autour des mêmes valeurs. Un pays se bâtit sur les accords, le respect des accords passés entre les parties. L’arc-en-ciel dans la 1ère lecture, au temps de Noé, matérialise l’accord de Dieu avec son peuple. Cette histoire équivaut à un pacte ou à une constitution d’un pays. Elle fonde le peuple de Dieu : « Voici que moi j’établis une alliance avec vous, avec tous vos descendants, et avec tous les êtres vivants … ». Ici ressort clairement l’acte d’union, un pacte, une alliance.

Dieu passe un accord avec nous les humains. Mais un accord appelle la réciprocité. On signe à deux. Un chrétien appose sa signature à cet accord par son baptême. Saint Pierre rappelle dans la 2e lecture que le baptême est un engagement, et non un simple bain ou lavage : « Être baptisé, ce n’est pas être purifié de souillures extérieures, mais s’engager envers Dieu avec une conscience droite » (1P 3, 21-22). Pour nous résumer, qu’allons-nous d’après Saint Pierre, faire pendant ce temps de carême ? – Nous engager – envers Dieu- avec une Conscience droite.

Dans l’Évangile de Marc, Jésus après son baptême, s’en va au désert. Et là, les anges le servaient. Le désert est à la fois, le lieu où l’on expérimente l’amour de Dieu, c’est aussi le lieu où ce même amour est mis à l’épreuve. Jésus, une fois engagé envers son Père, se laisse parler d’amour au désert, il se laisse séduire par le projet divin au détriment de celui du Malin. C’est pourquoi il peut dire, « le règne de Dieu est là. Croyez à cette bonne nouvelle ». Soyons convaincus que nous sommes un peuple de Dieu et que son règne est chez-nous si nous gardons l’Alliance.

Barthélemy Minani sx