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Pères et mères de famille, quand vous nourrissez votre bébé qui vient de naître, lui donnez-vous une cuisse de chèvre? Et pourtant vous la mangez avec plaisir. Pourquoi priver a votre bébé de cela ?

Maîtres, quand vous expliquez la géographie aux élèves de CP1, commencez-vous par leur faire apprendre les noms des capitales ? Pourquoi pas ? Cela peut devenir utile dans leurs vies…

Ni le bébé est en mesure de manger une cuisse de chèvre, parce qu’il n’a pas de dents, ni l’élève de CP1 réussit à comprendre l’affaire des capitales car il ne connait pas encore le monde et ses pays.

De même nous, la fête que nous célébrons, la Trinité, est le résultat d’un long apprentissage de Dieu avec son peuple et signifie que nous sommes arrivés à la maturité pour tout comprendre. Petit à petit Dieu se laisse connaître, et à chaque fois il dévoile ce que le peuple, à ce moment, est capable de comprendre. L’aboutissement de tout ce parcours de Dieu auprès de son peuple, le résultat final de ce long chemin du dévoilement du visage de Dieu, est la connaissance de Dieu comme Trinité. Donc, ce n’est pas le point de départ mais le point d’arrivée.

Au fond aujourd’hui nous célébrons une double fête : d’abord la fête de la fidélité de Dieu, qui pendant des siècles a accompagné son peuple, s’est montré proche de lui, miséricordieux, qui lui a fait entendre sa parole de vie, et qui continue cet accompagnement avec Jésus, qui nous promet sa présence tous les jours jusqu’à la fin du monde. Et ensuite c’est la fête du peuple qui fait expérience de Dieu et qui arrive a formulaire cette expérience avec des termes nouveaux, surprenants. Et je parle d’expérience parce qu’ici il ne s’agit pas de théories. Il faut bien le souligner : expérience de Dieu, émerveillement devant ses œuvres.

Au début, les peuples ont connu Dieu comme Créateur, et nous partageons cette image avec tous les croyants du monde. Le pas suivant était de reconnaître Dieu comme celui qui fait alliance avec un peuple, qui le libère de l’esclavage et qui lui montre son amour. Le peuple a compris l’élection de Dieu, mais il a crû que cela était un privilège parce qu’il était le meilleur des peuples, quand au contraire, à force d’échecs Dieu lui a fait comprendre que cette élection était une mission : à travers un peuple Dieu a fait alliance avec tous les peuples. « Allez dans le monde entier », nous dit Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui, «  de toutes les nations faites des disciples. »

Encore il a fallu que Dieu insiste qu’il est Unique, que même si les autres peuples croient en dieux qui semblent plus forts, plus attirants, il n’y a qu’un seul Dieu.

Un seul Dieu, mais en même temps un Dieu qui n’est pas seul : Il est communauté. Le peuple l’a compris en faisant l’expérience de Jésus, cet homme tellement humain comme seulement Dieu peut réussir à l’être, et donc Lui-même Dieu. Jésus fait continûment référence à son Père et à l’Esprit qu’il nous envoie. Donc, nous avons déjà la Trinité : un seul Dieu pas seul, un Dieu communautaire. 

Cela a des conséquences pour notre vie de tous les jours : quelle est la famille meilleure ? Celle où tous les membres, bien que différents en âge, en sexe et en rôle ne font qu’un. Comme notre Dieu Trinité. Et quelle est la meilleure communauté chrétienne ? Celle où tous les membres, même si différents et habitant chacun de son coté se montrent unis. Comme notre Dieu Trinité. Quelle est la meilleure équipe de football ? Celle où tous les joueurs, même si placés sur le terrain dans des endroits différents font jeu d’équipe. Comme notre Dieu Trinité.

Mais comme je disais avant et j’insiste parce que c’est la clé de tout : faisons expérience de Dieu. Cela signifie : écouter sa Parole avec la communauté, servir la société, célébrer la résurrection avec la communauté, vivre d’une façon honnête, pardonner et recevoir le pardon, essayer de réconcilier les familles désunies, dénoncer les injustices, parler de Dieu et raconter la propre expérience de Lui.

Nous ne sommes pas parfaits pour faire tout cela, mais nous sommes les seuls instruments dans les mains du Seigneur. Les apôtres aussi sont arrivés avec Jésus à la fin d’un parcours où tout devrait être clair à leurs yeux, et pourtant il y a ceux qui doutent devant Jésus ressuscité. Mais lui affirme qu’Il a tout le pouvoir et donc, la réussite de la mission ne dépend pas de notre perfection mais de Lui, et les impératifs pour nous sont : « allez par le monde entier », car la Trinité indique aussi universalité, « baptisez les disciples au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit», c'est-à-dire, plongez les peuples dans cette expérience du Dieu Trinité, et « apprenez-leur à garder tout ce que je vous ai commandé », car nous avons un héritage à garder et à partager, et cet héritage est garantie de bonheur et de vie éternelle.