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L’Europe, terre de mission ?



« La fin unique et exclusive de l'Institut est l'annonce de la bonne nouvelle du Règne de Dieu aux non-chrétiens » (Constitutions, n°2). Ces mots sont le « noyau dur » du charisme des Missionnaires Xavériens. Lorsque le Fondateur de Xavériens, Saint Guido Maria Conforti a mis par écrit ces mots et réalisé son rêve de fonder une congrégation religieuse dont les membres dédieraient leur vie entière à l’évangélisation de « non-chrétiens », les lieux où se trouvaient ces non-chrétiens, dits aussi « infidèles » étaient bien connus.

Les infidèles étaient censés être partout sauf en Europe. Pour être missionnaire de « profession », il fallait quitter son Europe chrétienne en général –pour son cas l’Italie- vers les terres lointaines dites aussi terres païennes ou terres de missions. De nos jours, les destinataires de la mission comme première annonce de l’Evangile sont devenus très fugaces et difficiles à localiser.

1. De la conception caritative de la mission

La conception géographique de la mission qui allait de soi à l’époque de l’ancien l’évêque de Parme ne tient plus aujourd’hui, même si ses traces sont encore perceptibles  chez quelques esprits et dans quelque document comme l’encyclique très missionnaire du pape Jean Paul II, Redemptoris Missio, 1991. Là où elle a disparu, elle a parfois pris les allures  d’une conception caritative de la mission,  liant  pauvreté matérielle et nécessité de faire mission. Nous sommes ici dans le modèle de la mission d’inspiration coloniale et qui a réduit la mission aux œuvres socio-caritatives (Ecoles, hôpitaux, foyers sociaux..). On n’est pas ici dans l’optique de l’option préférentielle pour les pauvres chère à la théologie de la libération. Il est plutôt question de penser que les pays dits du Tiers-Monde, Quart-Monde ou Pays pauvres très endettés…-l’appellation variant selon les humeurs des bailleurs de fonds- ont plus besoin des missionnaires que l’Europe. Les discours et les images qui accompagnent les collectes de fonds pour les œuvres de la mission  sont  souvent empreints d’un tel  imaginaire. 

Cette conception caritative de la mission est à la fois dommageable pour l’image du missionnaire et son service et aussi pour celle des personnes à évangéliser hors de l’Occident. Le missionnaire y est dépeint plus comme un agent humanitaire ou un philanthrope  que comme un annonciateur de la Bonne Nouvelle du Règne de Dieu qui ne peut et ne doit se réduire simplement-même s’il ne l’exclut pas entièrement- à l’amélioration des conditions de vie matérielle des destinataires de la Bonne Nouvelle du Christ. Il n’est pas exclut qu’un jeune  européen se demande face à un tel portrait du missionnaire s’il a besoin d’être missionnaire pour venir en aide aux « pauvres » des pays de missions ? La bonne volonté et un peu d’esprit philanthropique ne lui suffiraient-ils pas comme en témoigne l’engagement des expatriés  dans les ONG, comme Croix Rouge, Unicef, Coopi, Avsi, Action contre la faim, Usaid, Oxfam… ? Les chantres de la vision caritative de la mission sont là pour répondre ! Ils ne devraient pas perdre non plus de vue que les agents humanitaires sont aujourd’hui démasqués étant donné qu’il devient de plus en plus clair que leurs services humanitaires dits « gratuits » sont gracieusement payés.  Leurs salaires et leur style de vie sont là pour attester ces propos.

Aussi, dans une perspective caritative de a mission, celle-ci y apparaît comme civilisation avec comme visée l’amélioration des simples conditions de vie matérielle des gens à évangéliser. Une telle vision est séduisante surtout parce qu’elle montre des résultats immédiats, fruits du labeur des annonciateurs de l’Evangile. Mais, une telle vision ne crée-t-elle pas une confusion entre réalisations humaines et Règne de Dieu, lequel, certes  n’exclut pas l’humanisation, car il la présuppose mais sans s’y réduire ?  Nous nous situons ici dans l’optique d’un messianisme terrestre sans perspective eschatologique où le Christ et son évangile sont des produits ajoutés et non  les vrais contenus de la mission entant que cause et but ultimes de la destinée humaine.

Revenons aux  personnes à évangéliser sous le mode caritatif.  Réduire la mission aux œuvres de bienfaisances ne peut que ternir leur image car elles y sortent dépeintes comme des pauvres misérables à assister éternellement. Point n’est besoin de dire qu’il s’agit là d’une atteinte à la dignité des personnes, qui de surcroît, sont images de Dieu. En tout état de cause, cette offense dit le besoin d’une conversion profonde des discours et des images qui accompagnent la collecte des fonds pour la mission. Il en va aussi des finalités des œuvres caritatives liées à la mission. Elles ne peuvent être vraiment évangéliques et libératrices que si elles visent l’autonomie financière des destinataires et renforcent chez ces derniers le désir et la capacité de se libérer et de prospérer, et non les endormir ou en faire d’éternels assistés[1].

Cette conversion d’attitude et d’esprit engage aussi les bénéficiaires de l’action caritative missionnaire dont l’adhésion au message chrétien procède en deçà de l’Esprit-Saint,  mais  selon la logique païenne, c’est-à-dire, par intérêt. Avec raison, le dominicain camerounais Eloi Messi Metogo, nous avertit, par exemple, que : « bon nombre de chrétiens africains continuent à préférer le missionnaire expatrié au prêtre autochtone à cause de ses ressources matérielles. Il en découle ainsi un problème théologique et pastoral grave : la confusion entre l’Eglise et les bâtiments ; la construction de communautés  de foi responsables d’elles-mêmes et soudées par les liens d’amour et la paix est remplacée par la recherche de soi et l’infantilisation des chrétiens »[2].

  Cela dit, il est hors de question ici de nier les bienfaits des œuvres de charité liées à l’œuvre de l’évangélisation, car il est et il restera toujours vrai que ce sont les fruits de charité concrète qui attestent l’authenticité chrétienne des ceux-là qui se disent disciples du Christ comme en témoignent les paroles du Christ relatives au jugement dernier (Mt25). Il ne s’agit pas non plus de minimiser la générosité de bienfaiteurs ni leur bonne foi. On sait que parfois leurs offrandes pour la mission ne sont pas tirées de leur superflu, mais bien de leurs épargnes souvent consenties au prix de sacrifices énormes. Il serait cynique de ne pas reconnaître cela, surtout en ce temps de crise économique.

Fustiger les méfaits de la vison caritative, avec son brin de condescendance et sa déformation du sens de la mission, comme nous venons de le faire, c’est vouloir mettre en exergue un « péché par omission » qui  guette  les hérauts de l’Evangile séduits par les statistiques et les discours misérabilistes et pessimistes véhiculés par les médias « païens » aux mains de puissances de l’argent lorsqu’ils parlent des pays du Sud. Se positionner de façon critique face à ces images et discours que charrient les médias, c’est déjà un acte de courage évangélique et une défense de la nécessité de la mission, l’annonce du Dieu vivant, révélé en Jésus-Christ dont l’humanité entière a tant besoin aujourd’hui, tellement qu’elle entend avec soif l’avènement des cieux nouveaux et d’une terre nouvelle (2P 3, 13 ; Ap, 21, 1) où la faim, la soif, les injustices, les exclusions sociales et raciales seront définitivement bannies, car Dieu lui-même récapitulera tout dans le Christ (Col 1, 20).

2. Ramener la première annonce de l’Evangile à la case du départ

Ayant désigné et alerté sur les méfaits  d’une conception caritative de la mission, qui aujourd’hui s’inscrit dans l’horizon de la conception géographique de la mission, il est alors possible d’argumenter en faveur du choix du continent européen comme terre urgente de première annonce de l’Evangile aussi bien comme en Asie et en Afrique. Cette conviction s’inscrit en marge de l’option faite par nos capitulaires au dernier chapitre général de notre Institut, les Missionnaires Xavériens. Ces derniers ont plutôt choisi d’accentuer notre présence en Asie et en Afrique. (Cf. Documents capitulaires n°53. 1. a.). Ce choix,  quel que peu discutable, résulte, semble-t-il, d’une analyse réaliste du personnel disponible. Il en va aussi de la modestie de notre Congrégation  car, dit-on, nous ne pouvons pas prétendre s’occuper de toutes les urgences missionnaires de l’Eglise. Etant une orientation votée par  un Chapitre général, l’organe suprême de la Congrégation, elle ne peut que faire force de loi et  solliciter l’adhésion de tous les membres, quant à laisser libre cours au débat même contradictoire.

Qu’à cela ne tienne. La liberté des enfants de Dieu  que le Christ nous a acquise au prix de son sang (Ga5, 1) autorise aussi le débat sur un sujet apparemment clos. Sans vouloir forcer la note, nous nous employons, dans les propos qui suivent, à désigner l’Europe comme terre urgente de première annonce.  Au fait, le phénomène de la globalisation avec comme conséquence les déplacements faciles et les interconnections entre différents peuples et cultures de la terre permet de dire qu’aujourd’hui le non-chrétien ou l’infidèle est devenu apatride. Positivement, « l’infidèle » de terres lointaines de jadis se trouve de nos jours partout. Les immigrés toujours nombreux qui se déversent sur l’Europe chaque année à la recherche d’un mieux-être sont déjà en nombre suffisant pour que les Eglises d’Europe aient à faire. Peut-être pas pour en faire prioritairement de chrétiens, mais juste pour les accueillir comme humains ; en sachant qu’au regard de la Bible, l’accueil de l’étranger est un test de la véracité et de l’authenticité de la foi ( Ex 22, 20) en Jésus-Christ dont la mort sur la Croix a brisé les barrières sociales, ethniques et raciales entre les peuples (Mt 25, 35s ; Ga 3, 28).

Par ailleurs, la présence sur le sol européen des gens venus du Sud, peut-être non-chrétiens, ne doit pas servir de prétexte pour ne pas affirmer la nécessité de la première annonce adressée directement aux couches païennes d’origines européennes. Vu d’anciennes terres de missions d’Afrique-de la RD Congo spécialement d’où nous parlons-il n’est pas aberrant d’affirmer que les non-chrétiens ont toujours existé sur le vieux continent même au plus haut sommet de la « chrétienté ». Cette impression s’inscrit de toute évidence en marge de l’idée selon laquelle l’Europe est un continent où les néo-païens sont des gens  qui ne connaissent « plus » le Christ. Vu la montée croissante de la sécularisation, de l’individualisme, du consumérisme engendré et entretenu par  la domination du capitalisme néolibéral en Europe et qui plongent leurs racines dans le passé lointain de l’histoire européenne, il sied aujourd’hui de refuser de penser la mission en Europe, selon les avertissements d’un digne fils de ce continent, l’abbé Henry-Jérôme Gagey (professeur de Théologie à l’Institut Catholique de Paris), sous le paradigme de saint Paul à l’aréopage      (Ac17)[3]. Ce paradigme qu’il qualifie d’apologétique consiste à penser que la déchristianisation croissante de l’Europe résulte non d’un refus de la foi chrétienne, mais d’un malentendu historique et que par conséquent, il devrait suffire de lever ce malentendu pour « refaire chrétiens nos frères et sœurs de l’Europe» comme le chantaient avec naïveté touchante les jocistes des années 1930 à 1960[4].

Selon lui, ce diagnostic sur lequel se fonde parfois la conception de la mission en Europe comme « re-évangélisation » du vieux continent est faux. Sa fausseté résulte du fait que même si l’espace public européen est bardé des signes et symboles chrétiens et que la culture européenne est impensable sans l’avènement du Christianisme, il est évident qu’il existe et a toujours existé en Europe de générations entières pas seulement jeunes, mais aussi anciennes qui ne connaissent la foi chrétienne ni d’Adam ni d’Eve.  A leur époque, les abbés Godin et Daniel dans France pays de mission(1943) avaient déjà alerté sur ce phénomène, même si leur cri ne faisait que plaider encore une fois pour une réintroduction de l’Evangile chez des néo-païens européens.  Ainsi donc, déjà avant le Concile Vatican II, on avait découvert  que le missionnaire doit sortir, non pas tant de son pays que de l’Eglise elle-même et aller rejoindre les masses non chrétiennes partout où elles se trouvent, même si les actes ne suivirent pas cette prise de conscience tellement les habitudes ont la peau dure.

L’idée de la mission comme « première annonce en Europe » qui a fait son chemin comme en témoigne le document des Evêques de France de 1996 : Proposer la foi dans la société actuelle. III. Lettre aux catholiques de France. Rapport rédigé par Mgr Claude Dagens, Paris, Cerf, (coll. « Documents des Eglises »), a souvent été offusquée par une sorte de « complexe de chrétienté » à visée apologétique : l’Europe est un continent profondément chrétien comme en témoigne le cours de l’histoire  et que sa vocation ne peut être que celle d’exporter la foi qui avait fait son bonheur et sa gloire dans tous les domaines, même si certains de ses fils et filles se sont détournés de  la foi de leurs ancêtres, à cause de l’esprit du monde contemporain, mais sans toutefois la nier profondément. On ne peut ainsi penser l’Europe comme continent de « première annonce de l’Evangile » adressée directement aux non-chrétiens européens-pas les migrants venus de pays musulmans- qu’en se libérant de l’image d’une Europe fondamentalement chrétienne, mais où certains de ses citoyens ne sont « plus » chrétiens.

Certes, l’Europe est un continent disposant d’un patrimoine culturel riche et séduisant. Il est aussi riche par rapport aux pays du Sud, mais quantitativement, sa richesse est une richesse d’objets matériels et son savoir technologique que le capitalisme néo-libéral propose aux gens acculés par l’industrie de la publicité qui fait de la satisfaction du plaisir et du loisir immédiat le seul but de l’existence humaine. L’être humain n’étant pas un animal qui se satisfait de seuls objets matériels- l’homme ne vit pas seulement du pain, dit le Christ au tentateur du désert (Mt4,4)-, il en découle que la société de consommation dont le vieux continent est la maquette, regorge en son sein des gens apparemment heureux, mais d’une pauvreté humaine et spirituelle dramatique. La consommation des antidépressifs, de l’opium-au vrai sens du mot, l’augmentation du dégoût face à la vie,  l’effondrement des valeurs de la famille et l’affaiblissement des liens sociaux sont autant d’indices qui militent en faveur de la nécessité de la première annonce urgente de la Bonne Nouvelle du Christ en Europe.

Face à ce qu’il convient d’appeler « crise anthropologique », il sied de faire retentir, en Europe, le message du Christ comme un art de vivre dont la règle suprême est l’amour, lequel est un amour absolu de Dieu envers l’humain en dépit de son état, noir ou blanc, jeune ou vieux, handicapé ou valide, riche ou pauvre…, mais aussi d’un amour des humains entre eux, non pas comme un amour fusionnel, mais comme un amour différentié qui tient la différence raciale, sociale, politique, sexuelle…comme une richesse et non comme  une pauvreté comme le laisse croire l’individualisme libertaire issu des philosophies nihilistes du sujet et arrosé par l’économie libérale consumériste.

Ce tableau sombre, ci-dessus, ne vise pas à enfoncer un clou dans une Europe déjà étranglée économique et désorientée politiquement, si on s’en tient à la perte de confiance dans la politique et à la montée croissante  des partis xénophobes d’extrême droite. Il a voulu désigner, sans aucun jugement de valeurs, une portion de l’humanité, un véritable Capharnaüm, qu’une certaine image complaisante du monde tend à exclure de la carte géographique de la mission lorsqu’il s’agit de penser l’urgence de la première annonce du message de vie et de joie que le Fils de Dieu a confié à la communauté des disciples pour qu’ils le portent jusqu’aux extrémités de la terre (Mt 28, 19 et s ; Ac 1, 8).

3. En guise de Conclusion

Vu l’urgence de la première annonce de l’Evangile en Europe que faudrait-il faire? Il est hors de question de conclure comme le fut l’ancien jésuite camerounais Fabien Eboussi Boulaga ; même si ses analyses et ses avertissements ont de quoi questionner encore aujourd’hui, les instituts missionnaires et leurs pratiques au sein des Eglises locales d’Afrique. Pour mémoire, dans son article polémique et qualifié de raciste : Dé-mission, paru dans la revue missionnaire Spiritus en 1974, il concluait ainsi : « Que l’Europe et l’Amérique s’évangélisent elles-mêmes en priorité. Que l’on planifie le départ en bon ordre des missionnaires d’Afrique »[5]. Même si l’Europe ne doit pas ajourner sa propre évangélisation sous prétexte d’aller annoncer l’Evangile à ceux qui ne le connaissent pas encore, on ne doit pas arriver à postuler un retour massif des missionnaires européens chez eux. Il s’agirait là d’un racisme à l’état brut. On n’ignore pas non plus que les communautés missionnaires internationales, là où elles vivent authentiquement l’idéal évangélique, sont un véritable levain et signe d’une humanité réconciliée[6] au sein des Eglises locales d’Afrique dont le démon du tribalisme est loin d’être exorcisé.

Ce qu’il conviendrait, nous semble-t-il, c’est d’accélérer l’internationalisation des communautés des Instituts missionnaires, le nôtre inclus,  aussi bien au Sud qu’en Europe. La présence des communautés missionnaires faites d’européens, d’africains, d’asiatiques…serait un signe prophétique  éloquent dans une Europe où les partis politiques d’extrême droite, avec une idéologie raciste et xénophobe évidente, ne cessent de s’accroitre. On montrerait ainsi que l’autre qui vient du Sud n’est pas avant tout un migrant de la faim, mais un frère et une sœur racheté par le sang du Christ, aussi membre du seul Corps du Christ (1Co10, 17) et avec lequel on partage le même idéal de vie : faire du monde, une seule famille dans le Christ. En ce sens, beaucoup reste à faire car les pesanteurs de l’histoire et les clichés dominants sont encore très puissants.

Pour les missionnaires européens engagés au Sud du globe et qui se dévouent avec zèle à la première annonce, découvrir leur propre continent comme terre de première annonce urgente de l’évangile, ne devrait pas les décourager. Au contraire, d’abord, ils devraient se réjouir et se convaincre, à la suite du pape polonais, aujourd’hui saint Jean Paul II, que la mission n’est encore qu’à ses débuts (Redemptoris Missio, n°1). En plus, la reconnaissance du paganisme sur leur sol d’origine constituerait une invitation à la modestie et à l’humilité et se convaincre que la conversion n’est plus avant tout un appel à adresser aux infidèles de terres païennes lointaines, mais  un appel personnel à sa propre conversion et ceux de sa patrie. Enfin, la désignation de l’Europe comme terre de mission urgente les protégerait contre la tentation du prosélytisme en les convainquant que les démons dont il faut exorciser prioritairement notre humanité aujourd’hui, ne sont pas avant tout le renoncement aux fétiches, à la polygamie, à la croyance aux génies traditionnels…mais le capitalisme sauvage néolibéral sans Dieu, le matérialisme et l’individualisme desséchant qui ont élu demeure en Europe. Sur ce terrain là, la mission ne fait que commencer et il y a de quoi dire véritablement au Maître de la moisson : « envoie Seigneur des ouvriers, de nombreux ouvriers, dans ta moisson (Mt 9,38) ». 



[1] MESSI METOGO E., Dieu peut-il mourir en Afrique ? Essai sur l’indifférence religieuse et l’incroyance en Afrique noire, Paris/ Yaoundé, Karthala/ Ucac, 1997, p. 213.

[2] MESSI METOGO E., « 30 ans après ‘La dé-mission’ de Fabien Eboussi Boulaga », In Spiritus, n°179(juin2005), p. 243.

[3] GAGEY H.-J., « La liturgie, milieu de l’annonce de l’Evangile », In La Maison-Dieu, n°265(1/2011), p. 98.

[4] Art. cit., p. 100.

[5]Le texte a été d’abord publié dans la revue missionnaire Spiritus et repris plus tard dans son livre : A Contretemps. L’enjeu de Dieu en Afrique, Paris, Karthala, 1991, p. 42.

[6] Cf. L’Exhortation apostolique post-synodale, Africae Munus, n°117.